Article sur la colombopfilie au maroc au lien: http://www.rabat.ma/index.php/content/view/125/1/
Dim 20 Avr - 17:58
Source : www.rabat.ma
Source : MAP
24-12-2005
Elles etaient une centaine de personnes venues de Meknès, Casablanca, Ben Ahmed, Settat, Kénitra, Tiflet, Khémisset et de Rabat pour se réunir en fin de semaine dernière à la Maison des Jeunes Al Amal de l'arrondissement Yacoub El Mansour et partager, à cette occasion, leur passion commune : le sport colombophile.
Les meilleurs parmi ces sportifs d'un autre genre ont, durant la saison 2004-2005, remporté des prix et des médailles et obtenu des diplômes de mérite pour les efforts qu'ils ont déployés au sein de leurs associations respectives pour persévérer le pigeon voyageur et donner le meilleur d'eux-mêmes en vue de promouvoir ce sport au Maroc et de contribuer ainsi à la protection de la faune nationale.
Leur amour de tout ce qui est écologique et leur passion pour la nature et les grands espaces n'ont d'égal que les soins qu'ils apportent à leurs volatiles. Ils sont ensorcelés par le pigeon que l'homme a su dompter depuis la nuit des temps, d'abord pour se nourrir, ensuite pour exploiter ses dons et ses capacités extraordinaires d'orientation, de rapidité et de résistance.
Depuis, cet oiseau est devenu l'un des meilleurs amis de l'homme et symbolise l'amour, la paix, la fidélité et la sérénité.
La poésie marocaine d'expression populaire regorge de «qaçaids» et de «timedyazin» (poèmes) sur la colombe, «tatbirt», la bien-aimée.
A Essaouira, El warchane, est un poème qui nourrit de nos jours l'imaginaire des habitants de cette ville depuis le 18e siècle.
Chaque année, comme l'écrit l'auteur de ce poème, la colombe (El warchane) quitte la ville pour traverser les mers, rencontrer d'autres Souiris, leur apporter les nouvelles de leur cité et revenir pour en informer les habitants de Mogador.
La colombe symbolise ainsi le messager entre les hommes, celui de la paix contrairement au faucon qui symbolise la guerre et la cruauté. «Pardieu ! Colombe ! Emportes dans ta parure, mes hommages à ma belle aux yeux couleur d'azur. Je t'en supplie, Colombe ! Donnes mon adresse, A Maria, ce nom qu'envient les déesses...» Ces poèmes de Mohammed El Oufir, traduits merveilleusement par Fouad Guessous dans son livre «le Malhoun marocain dans la langue de Molière» disent long sur la fascination qu'exerce cet oiseau béni sur l'imaginaire collectif.
Paradoxalement, des familles marocaines ont une certaine appréhension vis-à-vis de cet oiseau, estimant, à tord, que ce volatile est un mauvais présage et ne prospère que dans des demeures vouées à la ruine et à la désolation. Ces «colombophobes» ne font peut -être pas la différence entre les pigeons sauvages qui nichent dans des grottes, des falaises et des endroits désertés par l'homme tels que les monuments et les maisons en ruine, et le pigeon voyageur, oiseau noble devenus un fidèle compagnon de l'homme. Scrutant perpétuellement le ciel pour évaluer les performances de ses oiseaux, le colombophile ne tarira pas d'éloges sur ses pigeons.
D'abord, il vous testera, avant de vous délivrer ses secrets car dans ce domaine la concurrence est aussi rude. Ce sport a ses propres rites et son jargon que seuls les initiés appréhendent. Chaque joueur dispose de sa propre stratégie pour gagner une course et éviter au maximum une déperdition fréquente dans ce domaine. Un pigeon est déclaré égaré quand il n'arrive pas à regagner sa volière. La bague que l'oiseau porte à l'une de ses pattes et qui mentionne le nom et l'adresse de l'éleveur peut parfois aider à retrouver le propriétaire, si l'oiseau n'est pas dévoré par des prédateurs ou tout simplement mort d'épuisement.
Les fans de ce sport plein d'élégance prient les citoyens d'alerter les services concernés sur chaque pigeon voyageur égaré qui leur tombe entre les mains grâce à la bague.
Le colombophile vous dira aussi que ses pigeons sont toujours les meilleurs.
Chacun dispose de son propre savoir-faire, de sa propre recette pour nourrir, entretenir, accoupler, élever, soigner et surtout dresser le pigeon de course pour qu'il devienne le champion tant convoité.
Un pigeon est dompté pour devenir un spécialiste de l'étape de vitesse, comme il peut être performant dans celles du fond et du demi-fond. Toutefois, les amateurs admirent, par-dessus le marché, cet oiseau pour sa beauté et sa compagnie.
Ces sportifs évoluant dans des grands espaces préfèrent le pigeon voyageur, une race élancée, qui fait partie des 300 espèces de colombidés. Cet oiseau altier est connu pour son endurance et sa fidélité à son maître qui le soigne, le nourrit et le protège des prédateurs du froid et de la chaleur.
Au Maroc, les associations qui s'adonnent à ce sport manquent cruellement de moyens pour attirer et encourager les citoyens à la pratique de cette discipline. Il n'y a que les «mordus» qui persistent à s'adonner à ce loisir enrichissant mais coûteux car l'entretien d'un pigeon nécessite des dépenses mensuelles d'au moins 700 dhs, d'où l'implication des sponsors pour prendre en charge les compétitions, fournir les vaccins, les médicaments et le matériel adéquat.
La Fédération Royale marocaine de pigeons de course est appelée à jouer pleinement son rôle pour promouvoir ce sport et inciter les chercheurs nationaux à contribuer à la préservation de cet oiseau qui a fait partie intégrante de la culture et du patrimoine nationaux.
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